Handicap et logement social : comment gagner un combat perdu d’avance ?
En 2022, la France compte près de douze millions de personnes en situation de handicap (17,8 % de la population), aux réalités très diverses. La loi du 11 février 2005 a dressé l’obligation générale d’accessibilité des bâtiments d’habitation et des lieux recevant du public à tous, et notamment aux personnes handicapées, quel que soit le type de handicap, physique, sensoriel, cognitif, mental ou psychique. Toujours est-il que le logement dans sa fabrication est aussi producteur de disparité, comme le dénonce à Nantes, Christelle Renault, souffrante d’une maladie rare et évolutive et qui vit aujourd’hui dans un appartement inadapté à son handicap ou encore à Massy faute de logement adapté, Karima Poplawski porte son fils de cinquante kilos, handicapé de 10 ans, tous les jours à bout de bras dans les escaliers, atteint d’amyotrophie spinale type 3, une maladie dégénérative qui paralyse les muscles.
Ce jusqu’au-boutisme réglementaire bride considérablement le processus d’élaboration des projets ; rampe d’accès inexistante, manque d’ascenseurs fonctionnels, qualités d’éclairages défectueux, w.-c. sous dimensionnés, balcons avec emmarchement, salle de bains exiguës, fenêtres trop hautes, couloirs trop étroits. Ces logements, qui sont non seulement de plus en plus saugrenus à crayonner, coûtent aussi plus cher à la construction du fait de nouvelles normes qui leurs sont imposées. Tel un remède de charlatan, l’invocation perpétuelle d’habitats inclusifs comme élément de langage ne correspond à aucune action ou mesure sérieuse. Elle ne peut être un objectif politique évasif. Beaucoup de débats, beaucoup d’approximations, peu de moyens donc ?
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